ANAM CARA - Trouver l’ami qui mène au centre de l’être
- Raph May
- 2 nov. 2024
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 nov. 2024

ANAM CARA * du gaélique « Anam » l’âme et « Cara » l’ami, signifie donc l’ami de l’âme.
Ce qui voulait dire beaucoup dans la sagesse de la tradition Celtique où, « vous n’étiez chez vous que lorsque vous n’aviez été vraiment compris ».
Quelle expérience vivifiante en effet de vivre enfin sans masque et de se déposer à la Maison, dans sa demeure originelle, un havre de paix.
On peut reconnaître une similitude, avec une différence de degré, entre le buddy (compagnon de route), l’ami magnifique, le fidèle confident, l’enseignant spirituel et le Maître éveilleur.
Ceci n’est pas sans rappeler, dans une certaine mesure la posture de l’accompagnant professionnel, qui en deçà des stratégies et processus de transformation ouvre un espace unique chez l’autre de reconnaissance inconditionnelle de sa propre nature, favorise autant l’ancrage qu’elle prédispose à l’envol.
Cette connexion, qui inclut et dépasse la notion d’amitié universelle nommée Agapè chez Aristote, se situe dans une dimension intérieure profonde, dans un champ de conscience où peuvent s’éprouver tout à la fois la non-séparation, l’harmonisation et la transcendance.
o Un miroir
Un ami de l’âme ** agit à la manière d’un miroir qui reflète les nuances de votre âme, il pourra de la sorte faire ressortir et éclairer les différentes facettes de votre esprit, sans distinction ni discrimination.
Cachées jusqu’alors par les voiles de la méconnaissance il vous aidera à prendre du recul, de la hauteur et à vous observer pour voir clairement sans phare jusque dans les angles morts, ce qui appelle à vivre .
Nous savons depuis longtemps maintenant que dans le media training ou le coaching mental de sportifs l’apport de la vidéo par le biofeedback auto-enseignant qui en résulte a des effets bénéfiques considérables et s’avère être un puissant levier de perfectionnement.
La qualité de présence de l’ami de l’âme fonctionne sur le même principe à ceci près que pour amener à voir, elle n’a besoin d’aucun intermédiaire.
o Un révélateur
Ainsi l’Ami fait l’effet tout autant d’un catalyseur de lumière que d’un éclaireur de beauté intérieure, venant intégrer les ombres pour mieux les dissiper.
Cet ami-là vous accueille tel que vous êtes en vous reconnaissant, activant un élan profondément bienfaiteur et durable qui fait pousser les ailes.
On peut observer encore ici à l’œuvre l’effet pygmalion qui démontre l’importance du regard porté sur l’autre et ses effets psychologiques indéniables quant il est activé ou pas.
C’est la découverte aussi d’une nouvelle fréquence de vibration où les interférences habituelles cessent pour laisser place au chant subtile et à la poétique de l’âme.
o Un passeur de flambeau
C’est aussi surtout un ami précieux par les gros temps qui courent et les redoutables traversées de « la nuit obscure de l’âme » qui se présentent.
Il fera partie des premiers à nous accueillir sans condition et continuera de nous rappeler qui nous sommes vraiment en éclairant en creux les recoins de nos paysages intérieurs pour en saisir les subtilités et en magnifier les trésors.
C’est comme-ci ce puissant parrainage de l’âme était consubstantiel à notre humanité pour prendre place dans le monde et s’y déployer totalement.
« Quoi qu’il arrive je serai là pour toi »
Libérer de ses résistances le désir ardent de l’âme est un acte de transmission cœur à cœur qui permet, dans toutes traditions initiatiques, le passage du témoin.
Une chose semble certaine concernant Anam Cara, sa présence comme son absence ne vous laisserons pas indifférents et éveillerons en vous sans doute encore pour longtemps un profond sentiment d’exactitude et de sérénité.
Je fais l’hypothèse pour conclure que l’âme amie qui devient ami de l’âme était, dans sa forme originelle une métaphore, telle une invitation à convoquer la partie de nous qui veille, se réveille et parfois cherche à s’éveiller.
Elle ne saurait avoir par conséquent une autre destination que celle de s’octroyer pour et par soi-même, la légitimité et les ressources suffisantes afin de gouter en chemin à la liberté, l’autonomie et la responsabilité.
La route c’est toi
Celui qui marche c’est toi
Et le résultat c’est toi
Luis Ansa
*Anam Cara : notion ancestrale rappelée par John O’ Donohue dans son fameux petit livre sur la sagesse Celte, publié en 1997.
Les auteurs spécialisés s’accordent à dire que cette acception recouvre tant le profane que le sacré, le masculin que le féminin.
Elle est à différencier de l’âme sœur même si elle peut s’en rapproche par certains aspects.
**L’âme peut prendre différentes significations suivant les époques, les cultures, les civilisations et les disciplines qui l’abordent et cherchent à la circonscrire.
Elle est « la marque indélébile de l’unicité de chaque personne humaine » comme la décrit magnifiquement François Cheng dans son ouvrage éponyme, De l’âme.
Union vibrante entre le corps et l’esprit il n’y a pas de corps sans âme qui l’anime, ni d’âme incarnée sans un corps qui l’habite.
