Du danger de devenir fragile « Nous ne sommes pas une marchandise »
- Raph May
- 24 oct. 2024
- 3 min de lecture
Les conditions de notre santé physique, mentale, psychique et spirituelle sont aujourd’hui largement préemptées par ceux qui souvent en sont les dépositaires.
Nous sommes assaillis de toutes parts par les marchands de bonnes intentions, patentés ou non qui au nom de la loi du marché voudraient nous infliger un prix, une valeur marchande, des quotas de rendement, et même des remplaçants...
Même à notre insu nous nous rendons de plus en plus vulnérables, interchangeables, au prix là aussi d’une obsolescence programmée par les lois du Marché.
Alors comment se préserver, ne pas rentrer dans ce jeu pernicieux et fatalement dangereux ?
o Se désenvouter
Un des facteurs les plus insidieux concerne les phénomènes d'emprise sur les mentalités, les croyances et les modalités d'attention.
Les Mass Médias sous influence, les Lobbys de tous poils, les influenceurs intéressés sans scrupules et les illusionnistes de tous bords exercent un pouvoir dangereux de manipulation sur la population qui interpelle, tant les conséquences sont nombreuses et pour le moins inquiétantes.
Surtout cela nous fragilise dans notre faculté de discernement et nous rend vulnérables.
Le « hacking » de l’attention est tel qu’une science, la Captologie en étudie les effets depuis déjà plusieurs décennies. L’orientation de notre centre de pilotage principal est tout bonnement capturé à des fins, si ce n’est programmées, à tout le moins mercantile.
Et Oh ! Reprenons nos esprits sortons de ce nuage de transe collective qui nous berce pour mieux nous endormir, réveillons-nous !
o Se désentraver
La sédentarité liée à nos modes de vies nous contraint à rester rivés sur nos sièges, elle nous fige dans une hygiène malsaine et nous condamne à une fragilité accélérée.
Attaché, enfermé, empêché de se mouvoir et de pouvoir goûter aux joies du corps en liberté nous réprimons notre nature et nous coupons de cette énergie propre à Sapiens, comme le décrit si bien F. Forencich dans « l’animal exubérant ».
Cependant les prisons sont parfois celles qu'on a construites pour éviter de voir les choses en face. Il est temps d’ouvrir les portes et les fenêtres et de libérer les boulets.
La vitalité passe essentiellement par le corps physique, la cruauté du mental est de vouloir l’asservir seulement voilà, celui-ci possède une intelligence qui lui donnera toujours le dernier mot, même si celui-ci a du mal à passer.
o Se désinhiber
Déjà Jean Piaget, célèbre médecin Suisse avait rappelé l'impact de l'inhibition de l'action sur le plan émotionnel et sur la santé.
« Ce qui ne s'exprime pas s'imprime » C.G. Yung ne l'a pas mieux formulé.
Autrement dit le refoulement qui peut s’exercer un temps n’est certainement pas approprié dans la durée. Un jour ou l’autre il faudra bien que ça sorte car l’énergie contenue porte souvent en germe les signes et le sens du passage à l’action. La question est comment ?
On ne saurait rappeler encore assez ici l'importance de ne pas prendre ce qu'on nous propose pour argent comptant, c'est-à-dire rester vigilant à ce qu'on nous vends !
Le seul véritable indicateur est d’être à l’écoute de ce que l’on sent, entre l’assise et le sommet du crâne, ce qui nous renseignera sûrement sur l’approche la plus adaptée à nos besoins.
Une chose est entendue, brider la force d’élan de la pulsion de vie dans un cadre trop aseptisé et réglementé va à l'encontre d’une expérience directe avec le vivant, qui se nourrit éminemment du mouvement. Comme l’étymologie de l’émotion en atteste parfaitement.
Notre fragilité vient principalement de notre rigidité et de nos habitudes qui cristallisent sur les plans physiques et psychiques des charges et injonctions contradictoires dommageables.
Il s’agit alors de faire appel à ce supplément d’âme qui nous rend solide et se traduit, joli paradoxe, par la recherche de la fluidité et sa mise en œuvre.
Apprendre et pratiquer le désentravement, le désenvoutement et la désinhibition par n’importe quel moyen est aujourd’hui plus qu’un acte de bravoure, c’est de la résistance au prix fort de la liberté qui en dépend.
« On peut tout enlever à un homme, sauf une chose, la dernière des libertés humaines : celle de décider de sa conduite quelles que soient les circonstances dans lesquelles il se trouve ».
V. Frankl
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